PCF Vigneux-sur-Seine

PCF  Vigneux-sur-Seine
Accueil
 
 
 
 

Portugal. La coalition de gauche, fragile mais au pouvoir

Après deux mois d’impasse politique, le chef de Parti socialiste, soutenu par le Bloc de gauche, les Verts et le PC va former un gouvernement.

Plus de quarante ans après la révolution des Oeillets, le Portugal s’est doté hier, pour la première fois, d’un gouvernement socialiste soutenu par les communistes et la gauche anti-libérale, faisant bloc pour « tourner la page de l’austérité ».

Le Président Anibal Cavaco Silva, un conservateur très réticent face à cette alliance qu’il juge « incohérente », a pourtant dû se résoudre hier à désigner comme Premier Ministre le chef du Parti socialiste Antonio Costa, 54 ans. Allié au Bloc de gauche, proche du parti grec Syriza, et au Parti communiste, Antonio Costa avait provoqué le 10 novembre la chute du gouvernement minoritaire de centre droit de Pedro Passos Coelho, reconduit dans ses fonctions après avoir remporté les élections législatives du 4 octobre. Le maintien de l’exécutif sortant, limité à la gestion des affaires courantes, « n’aurait pas servi l’intérêt national », a fait valoir le chef de l’État dans un bref communiqué. Faute de pouvoir dissoudre le Parlement, M. Cavaco Silva a fini par confier les rênes du pays à M. Costa, ancien Maire de Lisbonne, pour sortir le pays de l’impasse politique qui durait depuis près de deux mois.

122 sièges sur 230

Arrivé deuxième aux élections, le Parti socialiste s’apprête à son tour à former un gouvernement minoritaire que les partis à sa gauche ont promis de soutenir au Parlement, sans briguer des postes ministériels. Ensemble, la gauche dispose d’une majorité de 122 sièges sur 230 au Parlement, contre 107 à la droite. La rupture est ainsi consommée entre le PS et le Parti social-démocrate (centre droit) de M. Passos Coelho, après 40 ans d’alternance au pouvoir et d’entente tacite sur les grands sujets de politique économique et internationale. « Le PS a refusé d’appuyer le gouvernement qui a gagné les élections. Il ne faut pas compter sur nous pour le soutenir à l’avenir ! », avait prévenu vendredi M. Passos Coelho, qui se prépare ainsi à une opposition sans concessions.

Outre le Bloc de gauche et les Verts, les socialistes devront désormais composer avec les communistes, malgré des divergences historiques remontant à la révolution du 25 avril 1974 qui avait renversé la dictature d’Antonio Salazar. Soucieux de rassurer l’Europe, Antonio Costa a par exemple assuré à plusieurs reprises que son futur gouvernement aurait comme base « le programme socialiste », qui vise « une réduction durable des déficits et de la dette ». Et les accords conclus par le PS avec ses alliés eurosceptiques font aussi l’impasse sur les engagements internationaux du Portugal.

Gouvernement durable ?

A l’inverse, s’il a fixé les lignes rouges à ne pas franchir comme l’appartenance à l’euro et le refus de renégocier la dette, le PS a acté avec la gauche anti-libérale des concessions rompant avec le dogme de l’équilibre budgétaire : hausse du salaire minimum, dégel des retraites, suppression des coupes dans les revenus des fonctionnaires dès 2016. « Ce sont des ententes fragiles, qui permettent à Antonio Costa d’arriver au pouvoir mais ne garantissent pas un gouvernement durable », a déclaré à l’AFP le politologue José Antonio Passos Palmeira. Des critiques qu'Antonio Costa balaie pourtant d’un revers de la main : « il est possible d’augmenter les revenus des ménages sans partager le même avis sur l’Otan ou l’euro ».

Il a d’ailleurs donné par écrit des garanties au Président Cavaco Silva sur la stabilité de son futur gouvernement.

La Marseillaise, le 25 novembre 2015

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

Portugal. La coalition de gauche, fragile mais au pouvoir

le 25 November 2015

A voir aussi